Aider des familles à reprendre leur vie d’avant le déplacement
“ Nous allons acheter un sac de riz pour les enfants, une quantité de haricots.” . Denise Dz’dha, a 37 ans. Elle pratique l’agriculture pour vivre avec ses 7 enfants à Guna, son village, situé dans le groupement de Fataki, en province d’Ituri. A cause des conflits récurrents entre groupes armés dans l'est de la RDC en général et la province de l’Ituri en particulier, Denise s’est déjà déplacée plusieurs fois. La dernière fois, c’était en 2021 lorsqu’elle a dû passer 2 ans de calvaire dans un autre village sans assistance “ Nous vivions de travaux agricoles dans les champs d'autres personnes," dit-elle. Avec son mari elle cultivait une étendue considérable pour recevoir 2000 FC, à peu près l’équivalent d’ un dollars américain" Cet argent servait à nourrir les enfants’ dit-elle. N’ayant pas d’autre choix, Denise se joint à d’autres familles qui ont commencé à retourner à Guna au milieu de l’année 2023.
Renforcer la résilience dans les foyers retournés
Du 17 au 21 février 2024, Mercy Corps a assisté plus de 6600 ménages retournés, déplacés et membres de familles d'accueil dans la zone de santé de Fataki. Cette entité sanitaire se trouve dans le territoire de Djugu en province de l'Ituri. Il s'agit d'une assistance multisectorielle visant à alléger la souffrance de ces personnes affectées par des conflits armés répétés dans ce territoire et leur permettre de reprendre le rythme de leur vie. Ce fonds aide Denise à pouvoir reprendre ses activités champêtres, “comme notre vie est essentiellement basée sur l'agriculture, nous allons mettre une partie de cet argent pour la production agricole” se montre -t-elle déterminée.
L’équipe qui se trouve sur la première ligne dans cette opération humanitaire sait ce que le CASH à usage multiple représente dans la vie des nombreuses personnes affectées.
Zacharie Zagabe est un agent de terrain pour Mercy Corps depuis une année et demie.
Très motivé, il témoigne que « l'assistance multisectorielle offerte couvre non seulement l'approvisionnement en denrées alimentaires essentielles, mais elle permet également l'acquisition d'articles ménagers essentiels . Cette aide donne aux bénéficiaires les moyens de rétablir une certaine normalité dans leurs foyers, en remplaçant les objets perdus ou laissés derrière eux lors des déplacements forcés par les conflits », se réjouit-il, fier des retombées positives de son travail dans les vies des milliers des personnes en besoin.
L’argent liquide distribué par Mercy Corps est dit à usage multiple parce que chaque ménage décide de son utilisation en fonction de ses besoins prioritaires. Quant à Mbidha Ngoy, femme de 24 ans, elle compte utiliser son argent pour assurer la continuité de la scolarisation de ses enfants. « En plus de la nourriture, cet argent va me permettre de payer les frais de scolarité de mes deux enfants. J'aime qu'ils soient éduqués et qu'ils deviennent de grandes personnalités dans les jours à venir », précise-t-elle, avec un ton plein d’espoir. À cette occasion, elle présente ses remerciements au donateur de cette assistance.
Dans la plupart des contrées rurales de l'Ituri, les conflits armés ont laissé des cicatrices profondes dans les cœurs de ses habitants. Cependant, au milieu de l'adversité, des lueurs d'espoir émergent grâce aux interventions comme celle de Mercy Corps, qui aident à alléger les souffrances causées par des conflits armés et d’autres situations de violence.
L'opération humanitaire conduite dans la zone de santé de Fataki en février 2024 est cofinancée par le Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni (FCDO), l'agence d'aide humanitaire des pays de l'Union européenne (ECHO) et la Direction du Développement et de la Coopération de la Suisse dans le cadre du programme SAFER.
Ce programme a déjà servi plus de 3 millions de personnes dans l'est de la RDC. Il s'exécute en consortium entre Mercy Corps, Acted, Concern World Wide, Solidarités International et NRC, illustrant l'impact collectif de ce programme dans la vie des personnes en besoin. Outre les trois bailleurs précités, SAFER reçoit également le financement du Bureau d’assistance humanitaire de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement international (BHA/USAID).